C’était le 1er septembre 2020.

Déjà six mois.

Ce jour où, après avoir passé plus de sept ans au sein du Cabinet Jakubowicz, Mallet-Guy & Associés, d’abord comme collaborateur puis comme associé, j’ai choisi de le quitter pour exercer seul. « A titre individuel » selon la formule consacrée.

Il y avait là comme une cohérence et un aboutissement.

Une cohérence bien sûr dans la démarche.

L’idée murissait à petit bruit et sans doute est-ce dans ce temps si particulier du confinement du printemps 2020, propice à la réflexion, qu’elle est devenue une évidence.

Ce besoin de promouvoir une vision plus personnelle de la défense pénale, mêlant à la fois technicité et humanité. Ce besoin aussi d’indépendance et de liberté dans les choix à faire et les projets à mener à terme.

Cette évidence enfin que pour être utile et efficace, la bonne défense est d’abord celle qui sait, en amont, identifier le risque pénal pour mieux l’anticiper et le réduire.

Un aboutissement aussi. Même si, à bien y réfléchir, le mot ne convient pas.

Je n’y suis pas encore puisque tout reste à faire !

C’est d’ailleurs ce qu’il y a d’enthousiasmant dans ce projet de bâtir un nouveau cabinet et de le développer pour en faire une référence.

Et ne voyez rien de présomptueux dans cette ambition car s’extraire du confort du collectif pour remettre, seul, l’ouvrage sur le métier, c’est aussi prendre le risque d’échouer.

Car bien défendre est difficile. C’est un combat.

Rien n’est simple, ni acquis. Avocat de la défense, vous devez voir ce que les autres n’ont pas vu, lire et relire cent fois les mêmes procès-verbaux pour y trouver ce qui aura échappé à votre adversaire. Bousculer, mettre en doute les certitudes assénées de l’autre côté de la barre. Être souvent à contre-courant.

Vous devez aussi lutter contre les apparences.

Celles de procédures bâties par et pour l’accusation et où, si elle ne joue pas des coudes, la défense est inexistante. Les apparences aussi, parfois, de certains de celles et ceux que nous assistons et qui n’ont rien ou ne font rien pour gagner les cœurs.

Mais la ténacité, l’opiniâtreté, la détermination de l’avocat qui sait que rien n’est gagné seront souvent bien plus récompensées que la force tranquille de celui qui croit l’avoir déjà emporté !